La maquette présentée ici est une version moderne de l’astrolabe que l’on doit à Juan de Rojas (16e siècle).
Cet astrolabe proposait une réponse à la limite que rencontrait l’astrolabe planisphérique, véritable trousse à outils de l’astronome et de l’amateur du ciel.
Tandis que l’astrolabe planisphérique possède un tympan (fond) tracé pour une latitude donnée, l’astrolabe de Rojas est dit “universel”.
Au XIe siècle, Arzaquiel avait déjà proposé un astrolabe universel (la “saphea”, appelé plus tard “astrolabe catholique”). Comme l’astrolabe planisphérique, la saphea propose une projection stéréographique des cercles, mais avec un point de vue différent : le point vernal.
Rojas reprend l’idée du point vernal, mais abandonne la projection stéréographique au profit d’une projection orthogonale (orthographique).
La projection que choisit Rojas ne conserve pas les angles, mais fournit des lignes de déclinaison parallèles, ce qui facilite le tracé et la lecture des angles. Les lignes horaires sont des arcs d’ellipse.
La règle qui traverse diamétralement l’instrument représente l’horizon de l’observateur. Il suffit à ce dernier de la faire pivoter pour l’adapter à sa latitude d’utilisation.
Une seconde règle plus petite, perpendiculaire à la précédente, permet la lecture des angles de déclinaison et de hauteur du Soleil sur l’horizon.
Je vous propose une version moderne à imprimer sur bristol et transparent.
Dans cette maquette, c’est l’horizon qui est fixe (fond blanc), et la sphère des coordonnées équatoriales qui pivote.
Pour fixer ces deux parties, il est recommandé d’utiliser un petit bouton pression en nylon :
Que permet cet astrolabe ?
- connaître les heures de lever et de coucher du Soleil, pour toute latitude et toute date.
- connaissant la hauteur du Soleil, déterminer l’heure solaire.
- prévoir la hauteur du Soleil à une date donnée.
Les astrolabes du Moyen-Âge et de la Renaissance, construits en laiton, pesaient généralement plusieurs kg. Ils pouvaient être suspendus et munis d’une alidade pour viser le Soleil (ou une étoile) afin de mesurer sa hauteur.
Cette maquette en bristol, trop légère pour rester immobile, est dépourvue d’alidade (et de l’élégance incomparable des instruments astronomiques en laiton !). Il faut donc utiliser un autre instrument pour mesurer la hauteur du Soleil.
Ce document a été entièrement réalisé avec LaTeX (compilation : XeLaTeX, éditeur : Kile).
Sources :
Revue « Le Ciel »http://www.ago.ulg.ac.be/PeM/Docs/leciel_astrolabes2.pdf
Les instruments de l’astronomie ancienne, Ph. Dutarte, Vuibert.
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