Cadran solaire “sphère armillaire”

Dans le parc de Rouelles, au Havre, le discret et paisible jardin des plantes vivaces abrite un cadran solaire :

Le cadran solaire dans son environnement (ici, au début du printemps)

Nous devons cette œuvre d’art au cadranier Jean-Michel Ansel, de l’atelier Hélios, qui l’a installée en 2008.

Le style est polaire : il est aligné pour être exactement parallèle à l’axe des pôles de la Terre. C’est l’ombre du style qui indique l’heure par sa position sur le bandeau équinoxial gradué en heures.

Il est entre 8h30 et 9h à l’heure solaire, en ce matin du 30 mars 2021

La boule placée au centre de l’instrument donne une indication du passage des saisons : quand l’ombre de la boule est à hauteur des chiffres d’heures, nous sommes à l’équinoxe de printemps ou d’automne. Quand elle atteint le cercle rouge inférieur, c’est le solstice d’été. Pour le cercle rouge supérieur, c’est le solstice d’hiver.

Ici, début juin, on devine tout juste l’ombre de la boule sur le cercle rouge du solstice d’été. 2 semaines après la photo, au 21 juin, le centre de l’ombre est sur le cercle rouge.

Si l’instrument est une représentation de la Terre, les cercles rouges jouent les rôles des tropiques du Cancer et du Capricorne, le bandeau des heures celui de l’Équateur. Le cercle horizontal représente… l’horizon.

Le cercle horizontal est gradué de points jaunes qui délimitent des angles de 10°. Grâce à ces points, l’observateur de ce cadran solaire peut estimer l’azimut du Soleil : c’est l’angle entre la direction du Sud et le Soleil, angle pris dans le plan horizontal. L’azimut est parfois compté à partir du Sud, parfois à partir du Nord.

Sur cette image, on lit l’azimut du Soleil !

Pour cela, l’observateur se place de telle manière à ce que son œil soit dans le même plan vertical que la boule centrale et son ombre. Alors, le Soleil se trouve juste derrière lui. À partir du cercle méridien vert (vertical) qui indique le Sud (à gauche de la photo), on compte 6 points jaunes jusqu’à la boule centrale, soit 60° d’azimut par rapport au Sud, ou 120° par rapport au Nord. Information aussitôt confirmée par une application de mon smartphone, juste après la photo…

Sur cette photo, on voit en arrière-plan le colombier du parc de Rouelles, datant du XVIIe siècle. Il se trouve que ce pigeonnier est orné d’un autre cadran solaire, objet d’un prochain article sur ce blog.

Il y a très peu de cadrans solaires au Havre (trois recensés à ce jour). Deux d’entre eux se contemplent dans ce parc. M. Ansel savait-il – en posant son cadran “sphère armillaire” – qu’un cadran multicentenaire surveillait du coin de l’oeil l’avancée des travaux ?

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